On entend de plus en plus parler de l’endométriose, notamment dans les médias. Même nos politiques s’emparent du sujet. La maladie a été reconnue en janvier 2022 comme affection de longue durée (ALD), par l’assemblée nationale. Cette reconnaissance de la maladie est importante et a permis la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Une campagne d’information indispensable quand on sait que l’endométriose touche environ une femme sur dix et s’avère parfois difficile à diagnostiquer. Découvrez en plus sur l’endométriose, digestive ou non, sur les symptômes associés et sur l’intérêt de l’alimentation pour soulager les douleurs.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie de mieux en mieux connue qui ne touche que les femmes puisqu’elle affecte l’endomètre. Avant d’en dire plus sur l’endométriose, penchons nous sur ce fameux endomètre.

L’endomètre c’est quoi ?

L’endomètre est la muqueuse qui se trouve à l’intérieur de l’utérus, elle en tapisse les parois. C’est au niveau de l’endomètre qu’a lieu la nidification qui précède la grossesse. Pas d’endomètre, pas de reproduction. Il s’agit donc d’un élément important dont dépend le sort de l’humanité, et oui, rien que ça ! Une bonne raison pour que même les messieurs s’intéressent au sujet non ?

Lorsque les femmes ont leurs règles, c’est en réalité l’endomètre qui est évacué. Il est ensuite régénéré pour permettre un nouveau cycle, vous connaissez la suite. Seulement, tout l’endomètre n’est pas évacué lors des règles, une partie est éliminée par l’organisme, détruite par le système immunitaire. Et c’est à ce niveau que les choses se compliquent pour les femmes atteintes d’endométriose. L’endométriose est donc une maladie qui touche l’endomètre et affecte sa bonne élimination par le corps. Je vous en dis plus juste en dessous.

Quels sont les types d’endométriose ?

Il n’existe pas une endométriose, mais bien des endométrioses. Une mauvaise élimination de l’endomètre par le corps va entraîner une implantation durable de ce dernier. Lors des stimulations hormonales normales du cycle féminin, les parties d’endomètre fixées et installées vont proliférer de façon anarchique. L’endomètre va alors s’étendre petit à petit jusqu’à franchir les parois de l’utérus et se fixer sur les organes voisins. Ainsi, il est possible de retrouver des adhérences, qui peuvent prendre la forme de kystes, au niveau des ovaires, des intestins, de la vessie, etc. La présence de ces adhérences peut provoquer des gênes pouvant aller jusqu’à des douleurs intenses. Ces dernières sont accentuées au moment des règles et peuvent s’avérer handicapantes, voire invalidantes. En fonction de la localisation des adhérences, on va distinguer trois grands types d’endométrioses :

• L’endométriose ovarienne qui se fixe sur les ovaires et peut être une cause importante d’infertilité.
• L’endométriose péritonéale traduit la présence d’adhérences sur le péritoine. Il s’agit de la membrane qui recouvre les viscères et la cavité abdominale.
• L’endométriose pelvienne profonde est le stade avancé de l’endométriose péritonéale. En effet, l’endomètre est parvenu à traverser le péritoine et peut toucher les intestins, le côlon ou les ligaments utéro sacrés (ce sont les ligaments qui maintiennent l’utérus dans sa position). L’endométriose digestive fait partie de la catégorie des endométrioses profondes et se déclare lorsque des adhérences s’accrochent aux intestins, au côlon ou parviennent à les traverser dans les cas les plus avancés.

Il est important de noter que par leur proximité avec l’appareil digestif, tous les types d’endométriose sont susceptibles de provoquer des troubles digestifs. L’endométriose digestive a simplement des conséquences plus importantes encore à ce niveau. Enfin, si les douleurs sont liées au cycle menstruel, elles ne sont pas corrélées avec le type d’endométriose. Une endométriose superficielle peut être plus douloureuse qu’une endométriose profonde, chaque femme réagit différemment à son endométriose.

L’endométriose digestive : symptômes et conséquences

L’endométriose digestive, celle qui touche les intestins, représente environ 25% des cas d’endométriose pelvienne profonde. Mais, comme nous l’avons vu, l’endométriose en général est très souvent associée à des troubles digestifs. Nous allons voir que les symptômes sont divers et qu’ils sont similaires à ceux rencontrés dans le cadre de certaines maladies chroniques ou non de l’intestin. Cela rend l’endométriose souvent difficile à diagnostiquer puisqu’elle se confond à ces autres pathologies. De nombreux examens sont souvent nécessaires pour diagnostiquer une endométriose avec certitude. Un véritable travail d’enquête qui peut prendre du temps et s’étaler sur plusieurs années. Notez que plus l’endométriose est diagnostiquée tôt plus sa prise en charge sera facilité. Une endométriose profonde implantée autour d’organes vitaux peut même parfois nécessiter de pratiquer des interventions chirurgicales pour se débarrasser des adhérences les plus problématiques. Malgré leur similitude avec les troubles rencontrés dans le cas de maladies intestinales, les symptômes qui suivent pourraient vous pousser à étudier la piste de l’endométriose :

• ballonnements et émission importante de gaz ;
• endobelly (ventre gonflé à cause de l’inflammation et des gaz) ;
• perturbation du transit intestinal se traduisant par des diarrhées, de la constipation ou une alternance des deux. Lors des règles, ces symptômes peuvent s’accentuer ;
• douleurs vives lorsque vous êtes aux toilettes (grosse commission) ;
• présence de sang dans les selles (rectorragie).

Je le répète, ces symptômes ne sont pas forcément les témoins d’une endométriose digestive, ni d’une endométriose en général. Pour diagnostiquer une endométriose digestive, il faudra pousser les investigations en commençant par prendre contact avec votre gynécologue. On estime que la moitié des femmes qui souffrent d’endométriose souffrent également de maladies digestives, on comprend donc que le diagnostic soit si difficile à poser.

Dans le cas d’une endométriose digestive avancée et si l’endomètre est parvenu à entrer dans les intestins, il peut provoquer une occlusion dont les conséquences peuvent être graves. Le traitement est alors chirurgical et peut aller jusqu’à l’ablation d’une partie de l’intestin. L’endométriose, une maladie pas si bénigne que ça.

Pour en apprendre encore plus sur l’endométriose, je vous invite à consulter le site de l’association endofrance qui traite le sujet dans son ensemble.

Le rôle de l’alimentation en cas d’endométriose

Comme pour toutes les maladies qui impactent la sphère digestive, les symptômes de l’endométriose, digestive ou non, peuvent être minimisés grâce à l’alimentation. Attention toutefois, le fait de diminuer l’intensité des symptômes n’a pas d’impact sur la maladie et son évolution. L’alimentation n’est pas un remède miracle qui vous guérira, elle rendra en revanche la maladie plus facilement supportable. En adaptant votre alimentation et en mangeant plus sainement, vous pourriez rapidement constater une amélioration de votre transit, une diminution des douleurs et des ballonnements.

Quand je parle de manger plus sainement, c’est en réalité l’alimentation anti inflammatoire qu’il faudra privilégier. Nous avons tendance à manger trop inflammatoire et nos intestins sont très sollicités. Quand l’inflammation provoquée par l’endométriose s’invite à la fête, nos intestins perdent complètement les pédales. Le but sera donc d’adapter votre alimentation pour en écarter les aliments inflammatoires (vous en aurez un bon aperçu dans l’article dédié). Dans un deuxième temps, il faudra intégrer à votre alimentation des aliments aux vertus anti inflammatoires. L’action conjuguée de l’arrêt des aliments inflammatoires et la mise en place d’une alimentation anti inflammatoire devrait avoir des répercussions positives sur votre sphère digestive. Vous soulagerez ainsi vos intestins, les symptômes déjà évoqués et même certaines douleurs liées à un état inflammatoire général.

L’endométriose est une maladie gynécologique qui peut toucher d’autres organes. Elle peut s’étendre au-delà du péritoine et des adhérences peuvent s’accrocher aux intestins. L’endométriose et c’est encore plus vrai pour l’endométriose digestive est souvent la cause de douleurs et de désagréments intestinaux qui s’amplifient au moment des règles. L’endométriose est aujourd’hui mieux connue, mais les moyens de la rendre plus supportables le sont moins. L’alimentation anti inflammatoire est un levier qu’il est intéressant d’actionner pour en apaiser les symptômes et j’espère vous avoir convaincu de son utilité.

Dites-moi dans les commentaires si l’endométriose est une maladie que vous connaissez, si vous en êtes atteintes et que mettez-vous en place au quotidien pour mieux vivre avec ?