La psychonutrition est une discipline qui sâintĂ©resse Ă la nutrition et Ă son impact sur notre santĂ© globale et psychique. Elle traite aussi de la question inverse, Ă savoir les consĂ©quences de notre Ă©tat Ă©motionnel sur notre façon de manger. Je fais partie de ceux qui sont convaincus que nous ne sommes pas quâune accumulation dâorganes et de tissus qui fonctionnent en autonomie, mais que tout est interconnectĂ©. Câest sur ce postulat que se base la psychonutrition et je vous en parle plus en dĂ©tails dans les paragraphes qui suivent.
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La psychonutrition : un retour aux sources
Câest dans les annĂ©es 60 quâapparaĂźt une nouvelle approche de la nutrition. On commence alors Ă lâenvisager de façon plus systĂ©mique et non plus comme le simple fait de se nourrir. Ainsi, manger ne serait pas simplement lâacte dâingĂ©rer des calories, pour rĂ©pondre Ă nos besoins physiologiques. Il sâagirait dâune action influencĂ©e par notre Ă©tat Ă©motionnel du moment et qui Ă lâinverse aurait un impact sur ce dernier. Une vĂ©ritable rĂ©volution ! Oui, mais non⊠Comme pour beaucoup dâautres sujets il sâagit en rĂ©alitĂ© de choses qui Ă©taient acquises et qui Ă©taient de lâordre du bon sens il y a longtemps de cela. La psychonutrition serait donc plutĂŽt un retour aux sources vers une meilleure comprĂ©hension de nos Ă©motions et de leur impact.

Quelques constats qui sont Ă lâorigine de la psychonutrition
Si les annĂ©es 60 ont permis lâapparition de la psychonutrition, ce nâest pas sans raisons. Les personnes qui se sont emparĂ©es du sujet se sont basĂ©es sur des constats quâon peut encore faire aujourdâhui. Preuve quâil reste encore du travail Ă faire Ă ce sujet. Les experts de la nutrition avaient Ă lâĂ©poque constatĂ© que nous ne mangions pas pour les bonnes raisons. Mais comment peut-on manger pour les mauvaises raisons ?
Câest en rĂ©alitĂ© assez simple. Lorsque nous mangeons, pour la plupart dâentre nous, nous ne sommes pas attentifs aux bons signaux. Nous sommes trop concentrĂ©s sur le goĂ»t, lâodeur et la vue. Pour faire simple, on ne sâintĂ©resse quâau plaisir que procure le fait de manger. En procĂ©dant ainsi, nous avons tendance Ă trop manger et Ă favoriser lâapparition de lâobĂ©sitĂ©. Pour se nourrir en conscience et sans abus, il faudrait ĂȘtre attentif Ă la sensation de satiĂ©tĂ©. Câest elle qui doit dicter Ă quel moment nous voulons manger ou arrĂȘter de manger. En somme, nous devons rĂ©apprendre Ă nous nourrir.
La psychonutrition nâest pas un rĂ©gime
Sâil est une chose quâil faut bien comprendre, câest que la psychonutrition nâest pas un rĂ©gime. Ces derniers sâinscrivent sur un temps court et visent une perte de poids rapide. Ils sont gĂ©nĂ©ralement trĂšs (trop ?) restrictifs et sources de frustration et dâanxiĂ©tĂ©. Mal menĂ©s, ils peuvent mĂȘme ĂȘtre Ă lâorigine de carences. La psychonutrition est une façon plus douce de tansitionner vers une alimentation plus saine. Elle permet de travailler sur son rapport Ă la nourriture et dâidentifier des comportements qui peuvent ĂȘtre Ă lâorigine de troubles de lâalimentation. Elle permet aussi et surtout de comprendre lâorigine de ces troubles et de les traiter. La psychonutrition traite la cause et non le symptĂŽme. En ça elle se dĂ©marque des rĂ©gimes.

Lâimpact de nos Ă©motions sur notre façon de manger
Nous avons tous dĂ©jĂ expĂ©rimentĂ© le lien Ă©troit qui existe entre mental et nutrition. Le stress peut, par exemple, nous couper lâappĂ©tit, de mĂȘme que la contrariĂ©tĂ©. Ă lâinverse certains Ă©tats Ă©motionnels peuvent nous donner envie de manger. On dit bien que les personnes enjouĂ©es et dynamiques croquent la vie Ă pleine dent. Cette expression nâest pas dĂ©nuĂ©e de sens. De mĂȘme, nos Ă©motions impactent notre sphĂšre digestive. Le stress (encore lui) a tendance Ă accĂ©lĂ©rer notre transit, alors que des personnes trop rigides sont plutĂŽt sujettes Ă la constipation.
On remarque aussi des comportements compulsifs liĂ©s Ă la nourriture. Elle est pour certaines personnes un moyen de rĂ©confort Ă©motionnel qui vise Ă combler un vide. La psychonutrition permettra dâidentifier et de traiter la cause de ce vide. Une tendance Ă sâalimenter en trop grande quantitĂ© peut tĂ©moigner dâun Ă©tat de dĂ©pression plus ou moins avancĂ© ou ĂȘtre annonciateur dâun burn-out. Des signes quâil ne faut pas ignorer et que la psychonutrition peut vous aider Ă comprendre.
Des maladies mentales de la nutrition
Dâautres maladies bien connues sont le fruit dâun lien Ă©troit entre nutrition et Ă©motions. Elles touchent principalement les femmes et ont tendance Ă se dĂ©clarer Ă la pubertĂ© ou quelques annĂ©es aprĂšs :
- Lâanorexie mentale, souvent associĂ©e Ă des troubles psychologiques, se caractĂ©rise par une privation volontaire de nourriture sur un temps plus ou moins long. Les personnes qui en souffrent sont victimes dâune sous nutrition qui peut mettre leur vie en danger.
- La boulimie, qui se traduit par une alternance de périodes de frénésie alimentaire et de périodes de compensation (jeûne, activité sportive excessive, vomissements provoqués, etc.).
- Lâorthorexie, qui se caractĂ©rise par lâobsession dâavoir une alimentation saine. Seul ce critĂšre sera pris en compte par la personne orthorexique pour dĂ©terminer ce quâelle mange.
Si le but de la psychonutrition est dâĂ©viter de tomber dans ces troubles de lâalimentation, elle joue un rĂŽle dĂ©terminant dans la comprĂ©hension de leur maladie par les patients.

Les causes des troubles alimentaires compulsifs
Les maladies Ă©voquĂ©es sont difficiles Ă traiter. La principale raison est la place que prennent ces pathologies dans la vie des personnes atteintes. Les comportements liĂ©s Ă la nourriture deviennent centraux, chronophages et prennent la forme de rituels rassurants dont il est difficile de se dĂ©faire. LâidĂ©al est dâĂȘtre vigilant aux signes avant-coureurs pour traiter le problĂšme au plus tĂŽt. Les causes de ces troubles peuvent ĂȘtre nombreuses :
- traumatismes infantiles et mauvais traitements ;
- déficit important de confiance en soi ;
- relations familiales dégradées ;
- dépression ;
- perfectionnisme ;
- alcoolisme ;
- une peur excessive et irrationnelle (dâĂȘtre gros dans le cas de lâanorexie mentale) ;
- une distorsion de ce que sont les critÚres de beauté ;
- etc.
Vous lâaurez compris, le champ dâaction de la psychonutrition est extrĂȘmement large. Elle permet dâaccompagner les personnes qui veulent changer leur alimentation pour manger plus sainement. Lâambition est dâopĂ©rer une transition douce en veillant au bien-ĂȘtre Ă la fois physique et mental de chacun. Elle permet aussi aux personnes souffrant de troubles compulsifs liĂ©s Ă lâalimentation de comprendre les causes de leur pathologie pour les aider dans leur dĂ©marche de guĂ©rison. Le sujet de la psychonutrition est passionnant et je crois dur comme fer que nous avons tous intĂ©rĂȘt Ă questionner notre rapport Ă la nourriture. Dites-moi en commentaire sâil sâagit dâune discipline que vous dĂ©couvrez et quelle est la nature de la relation que vous entretenez avec la nourriture.
Bonjour, merci pour cet article qui rappelle l’importance de l’alimentation en conscience. Je viens de dĂ©couvrir grĂące Ă ton article le terme/concept d »orthorexie » que je ne connaissais pas… TrĂšs intĂ©ressant ! đ
Hello Marion. Oui manger en conscience, sans tomber dans l’obsessionnel est une clĂ© pour garder une relation saine avec la nourriture đ
Une premiĂšre rĂ©flexion me vient Ă lâesprit sur ce qui nous pousse Ă avoir des comportements compulsifs : la peur de manquer de nourriture.
Câest vraiment que câest important de prendre conscience du bien manger. Merci pour ton article plein de bon sens
La peur du manque en gĂ©nĂ©ral (d’argent, d’affection, de nourriture, etc.) a en effet une rĂ©percussion sur nos comportements. La problĂ©matique des TCA (troubles des conduites alimentaires) n’est pas Ă laisser de cĂŽtĂ©, et on peut se faire accompagner pour dĂ©passer ces troubles đ
Merci de m’avoir fait dĂ©couvrir la psychonutrition ! Je crois que c’est ce que j’expĂ©rimente sans le savoir avec le fait de manger en conscience de me faire du bien avant tout.
Quelle belle nouvelle habitude đ