Il n’y a rien de négatif à être sensible et empathique. Ressentir les choses c’est être pleinement connecté à soi, à son environnement et aux autres. Le problème avec l’hypersensibilité c’est la façon dont on la perçoit. La société a un avis plutôt tranché sur la question et les recherches sur internet sont surtout axées sur « comment soigner son hypersensibilité ». Or, je suis au regret de vous apprendre que l’on ne soigne pas l’hypersensibilité, pour la simple et bonne raison que ce n’est pas une maladie et qu’il n’y a rien à soigner. Le problème pour un hypersensible, c’est son rapport à ce trait de son caractère. L’hypersensibilité n’est pas une maladie psychologique mais fait partie intégrante de la personnalité de l’hypersensible. Celui-ci ressent tout de manière très intense, et notamment le fait que les non hypersensibles caractérisent l’hypersensibilité comme une faiblesse. Mais être hypersensible ce n’est pas avoir quelque chose en moins, mais quelque chose en plus. Autant apprendre à se servir de ce super pouvoir pour être hypersensible et heureux.
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C’est quoi être hypersensible ?
« Hypér » est tiré du grec ancien ὑπέρ qui signifie « au-dessus, au-delà », indiquant généralement une intensité supérieure à la normale. Mais que signifie être normal ? C’est la question que se pose Mardi Noir, une psychanalyste que j’aime beaucoup, dans son livre « Êtes-vous bien sûr d’être normal ? ». Selon elle, aujourd’hui, et surtout depuis l’avènement des réseaux sociaux, la normalité c’est d’être anormal. Elle dit dans une interview pour présenter son livre, sur France Info « Tout être humain est anormal, de base, et construit du normal pour compenser cette anormalité. Une des grandes peurs de l’être humain, c’est de penser qu’il est fou ». Pour elle, la nouvelle norme serait plutôt d’être anormal, d’être singulier, de « dévier de ce qu’on pense être la norme». Sur les réseaux sociaux, elle explique que « Chacun va revendiquer son pré carré de normes, individuellement ou par communauté d’individus. » Ainsi, par exemple, les hétérosexuels vont définir leur norme, les homosexuels la leur, les blancs bourgeois une autre, etc. Ce qui aboutit à un ensemble de normes et à une norme éclatée en plein de petits morceaux. Aujourd’hui nous souhaitons tout définir et tout délimiter et nous ne supportons plus le mystère selon elle.
Être Hypersensible, c’est être quelqu’un d’extrêmement sensible, voire « trop » sensible pour les gens dits « normaux ». Mais c’est quoi être normal ? Ce qui se rapproche de ce dont on a l’habitude. Pour les grands choix de vie, la normalité c’est par exemple avoir un CDI, une maison avec un jardin, deux enfants, une belle voiture et un animal de compagnie. Cela signifie-t-il que si vous ne cochez pas toutes ces cases vous n’êtes pas « normal » ? Ceci est un autre débat. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’hypersensibilité n’est pas une maladie psychologique, mais un trait de caractère et qu’il convient de mieux le comprendre et l’identifier pour en faire un atout pour nos sociétés plutôt qu’une tare.
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Si les sujets psychanalytiques vous intéressent, que vous souhaitez en apprendre un peu plus sur vous, votre inconscient et celui de votre entourage, alors foncez voir les vidéos de Mardi Noir. Mon conseil : suivre les vidéos dans l’ordre chronologique et voir ça comme un cours d’introduction à la psychanalyse. C’est absolument passionnant et bien décalé.
L’hypersensibilité selon la psychologue américaine Elaine Aron
Les recherches d’Elaine Aron
Les hypersensibles sont-ils des personnes « hors-normes » ? Selon la pionnière des recherches sur le sujet, Elaine Aron, psychologue américaine, 31% de la population présenterait les caractères de l’hypersensibilité. Près d’un tiers des personnes, cela commence à s’éloigner de la notion de minorité. Elle a publié son étude sur la sensibilité en 1997 et développé une échelle de l’hypersensibilité. Il s’agit d’un questionnaire en anglais composé de 27 questions, dont le résultat doit être analysé par des spécialistes. Je vous propose une traduction en français, cela vous donne une idée du quotidien d’un hypersensible. Cela pourrait vous éclairer sur vos ressentis, qu’il s’agisse de sensibilité sensorielle (les 5 sens ultra sensibles), ou émotionnelle (vivre intensément la joie, la surprise, la confiance, du côté positif, ou bien la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, du côté négatif).
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L’échelle de l’hypersensibilité d’Elaine Aron
QUESTIONNAIRE (échelle HSPS (Highly Sensitive Person Scale) – échelle de l’hypersensibilité)
INSTRUCTIONS : Ce questionnaire est totalement anonyme et confidentiel. Répondez à chaque question selon ce que vous ressentez personnellement en utilisant l’échelle suivante :
1 2 3 4 5 6 7
Pas du tout Modérément Extrêmement
1. Êtes-vous facilement submergé(e) par des stimuli sensoriels intenses ?
2. Semblez-vous conscient(e) des subtilités de votre environnement ?
3. L’humeur des autres vous affecte-t-elle ?
4. Avez-vous tendance à être plus sensible à la douleur ?
5. Avez-vous besoin de vous retirer dans votre lit, dans une pièce sombre ou dans n’importe quel endroit où vous pouvez avoir un peu d’intimité et vous libérer de la stimulation ?
6. Êtes-vous particulièrement sensible aux effets de la caféine ?
7. Êtes-vous facilement accablé par des choses telles que des lumières vives, des odeurs fortes, des tissus grossiers ou des sirènes à proximité ?
8. Avez-vous une vie intérieure riche et complexe ?
9. Les bruits forts vous mettent-ils mal à l’aise ?
10. Êtes-vous profondément ému(e) par les arts ou la musique ?
11. Votre système nerveux est-il parfois si perturbé que vous avez besoin de vous isoler ?
12. Êtes-vous consciencieux ?
13. Surprenez-vous facilement ?
14. Vous sentez-vous déstabilisé(e) lorsque vous avez beaucoup de choses à faire en peu de temps ?
15. Lorsque des personnes sont mal à l’aise dans un environnement physique, avez-vous tendance à savoir ce qu’il faut faire pour le rendre plus confortable (comme changer l’éclairage ou les sièges) ?
16. Êtes-vous agacé(e) lorsque les gens essaient de vous faire faire trop de choses à la fois ?
17. Faites-vous des efforts pour éviter de faire des erreurs ou d’oublier des choses ?
18. Vous efforcez-vous d’éviter les films et les émissions de télévision violents ?
19. Êtes-vous désagréablement excité(e) lorsqu’il se passe beaucoup de choses autour de vous ?
20. Le fait d’avoir très faim provoque-t-il une forte réaction en vous, perturbant votre concentration ou votre humeur ?
21. Les changements dans votre vie vous secouent-ils ?
22. Remarquez-vous et appréciez-vous les odeurs, les goûts, les sons, les œuvres d’art délicats ou fins ?
23. Trouvez-vous désagréable d’avoir beaucoup de choses à faire en même temps ?
24. Accordez-vous une grande priorité à l’organisation de votre vie afin d’éviter les situations bouleversantes ou accablantes ?
25. Êtes-vous gêné(e) par des stimuli intenses, comme des bruits forts ou des scènes chaotiques ?
26. Lorsque vous devez vous mesurer à d’autres personnes ou être observé(e) pendant l’exécution d’une tâche, devenez-vous si nerveux(se) ou tremblant(e) que vous faites beaucoup moins bien que vous ne l’auriez fait autrement ?
27. Lorsque vous étiez enfant, vos parents ou vos professeurs vous considéraient-ils comme sensible ou timide ?
Être hypersensible et heureux
Il est admis que cette échelle d’Elaine Aron est validée et mesure bien quelque chose. Ses théories sont que les personnes hypersensibles vivent un quotidien plutôt agité, en raison d’une sensibilité accrue aux sons, aux bruits, aux lumières. L’environnement est donc central pour les hypersensibles. Ces personnes vont déceler toutes les subtilités de ce qui les entoure. Cela ne s’arrête pas au matériel, mais s’étend logiquement aux êtres vivants. Elles vont être capables de ressentir les émotions de leur entourage de manière très fine. Elles sont capables de percevoir l’humeur des gens, leur personnalité et le rapport entre les personnes dans une pièce.
Selon moi, la question essentielle est d’apprendre à déceler ce qui fait notre singularité, notre identité. Beaucoup d’hypersensibles ont du mal à accepter leur hypersensibilité du fait que ce trait de caractère est perçu plutôt négativement par la société qui l’associe à une forme de faiblesse. Ainsi la volonté première des hypersensibles est souvent de vouloir rejeter leur hypersensibilité, d’apprendre à gérer leurs émotions, voire même à les éteindre pour ne plus les ressentir. C’est malheureusement le moyen de se priver de ce qui fait la particularité des hypersensibles : être créatif, intuitif, très empathique et à l’écoute des autres. Accepter cette facette de sa personnalité c’est une des premières clés vers l’épanouissement personnel et professionnel. Oui, il est possible d’être hypersensible et heureux. Ne pas mettre de côté ce talent et apprendre à l’utiliser c’est se faire du bien à la fois à soi et à ceux que l’on va côtoyer et vouloir aider. Renier son hypersensibilité c’est renier une partie importante de soi. Cela va donc jouer fortement sur l’estime et l’amour de soi. La confiance en soi en sera affectée. Il est donc d’une importance primordiale que les hypersensibles acceptent ce trait de caractère pour en faire une force et arrêter de se sentir anormal, car comme on l’a dit, la norme ça se discute.
Et vous, vous sentez-vous hypersensible ? Avez-vous dans votre entourage des hypersensibles ? Dites-moi en commentaire quel est votre rapport à l’hypersensibilité et si vous êtes d’accord sur le fait qu’il est tout à fait possible d’être hypersensible et heureux 😉
À très vite dans les prochains articles pour être bien dans sa tête 😉
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