Les spécialités culinaires de Polynésie française

9 Août 21

madame shiitake en maillot de bain, les pieds dans le lagon, un hôtel en arrière plan - cuisine polynésienne

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La Polynésie française vous fait rêver ? Je peux vous assurer qu’une fois que vous y serez allé, la cuisine polynésienne vous manquera autant que les plages paradisiaques. Découvrez mon retour d’expérience dans ce premier carnet culinaire de voyage.

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Mon voyage

 

  • Archipel de la Société – Polynésie Française
  • Durée du voyage : 5 mois
  • Îles visitées : Tahiti (15 jours) – Moorea (2 mois) – Raiatea (1 mois) – Taha’a (10 jours) – Bora-Bora (1 semaine) – Maupiti (10 jours) – Huahine (1 semaine)
  • Partenaire de voyage : mon mari Lény
  • Coach en spécialités culinaires de Polynésie française : Mamie Nunu !
  • À retenir de ce voyage : première expérience de voyage lent ; du temps pour s’imprégner des différences d’ambiances des îles : Tahiti la citadine, Moorea la tranquille, Raiatea la sacrée, Taha’a la calme, Bora-Bora la mythique, Maupiti l’authentique, Huahine la sauvage.

La cuisine polynésienne

Le repas traditionnel polynésien s’appelle le ma’a Tahiti. Cette cuisine tahitienne traditionnelle se consomme à Tahiti et dans l’ensemble des îles polynésiennes. Le ma’a est composé à la fois de nourriture salée et sucrée, tout se consomme en même temps et traditionnellement avec les doigts. En Polynésie le ma’a se prépare généralement pour être partagé le dimanche et fait office de petit déjeuner et de déjeuner. C’est un moment convivial et de partage et il y a tellement à manger que l’on est repu pour le reste de la journée. Déguster un ma’a c’est l’assurance de faire le tour des spécialités culinaires de la Polynésie française.

Dans la culture polynésienne le ma’a peut être préparé dans le four tahitien. Aujourd’hui on peut trouver un ma’a cuisiné avec ce mode de cuisson sur certaines îles. Je vous livrerai quelques adresses pour pouvoir vivre cette expérience culinaire très intéressante.

Le four tahitien est un trou creusé à environ 1 m de profondeur dans le sable. Très tôt le matin, vers 6 h, un feu est allumé avec des bourres de cocos sèches sur des pierres volcaniques au fond du trou. On place ensuite des branchages sur lesquels on dispose ce qui va composer le repas. La nourriture est emballée dans des feuilles de bananiers ou placée dans des paniers tressés à la main avec des feuilles de palmiers, puis le tout est placé sur les branchages au dessus des pierres volcaniques très chaudes. Le trou est ensuite recouvert de feuilles de bananiers, de sacs de toile, puis le four est ensuite fermé hermétiquement par du sable. Le tout cuit environ 2 h mais le four reste fermé environ 5 à 7 h. Le mode de cuisson traditionnel avec le four tahitien est donc un mode de cuisson à l’étouffé. La nourriture prend alors un goût fumé, que ce soit pour les plats ou le dessert.

Mais de quoi se compose le ma’a polynésien ? C’est un repas très copieux, où l’on peut trouver des plats de poissons ou coquillages crus, des plats cuisinés à base de viandes, des féculents cuits au four ou à la vapeur, des fruits ou encore le dessert traditionnel : le poe.

Le plat emblématique de la cuisine polynésienne le plus connu est bien sûr le poisson cru au lait de coco. Généralement composé de thon rouge, accompagné de crudités, le tout arrosé généreusement de lait de coco. Ce plat ne nécessitant pas de cuisson, il ne rentre pas dans la préparation du four tahitien mais se prépare au dernier moment, juste avant d’ouvrir le four et de passer à table.

bol de thon cru au lait de coco et crudités, la grande spécialité de la cuisine polynésienne
Tout le reste peut alors être cuit dans le four tahitien, ou avec d’autres modes de cuisson plus modernes. On trouve alors dans la préparation du ma’a tahitien toutes sortes de féculents, du tarot, des bananes fe’i (banane plantain qui une fois cuite vire à l’orange-rouge), des patates douces, du uru (fruit de l’arbre à pain, emblématique en Polynésie : voir photo ci-contre) ; puis une série de plats de viandes cuites, comme le poulet fafa (du poulet accompagné de jeunes feuilles de tarot cuites, assimilables à nos épinards métropolitains) ; du pua’a chou (une sorte de potée de porc au chou) ; puis le dessert traditionnel, qui quand il est cuit au four tahitien a une saveur tout à fait singulière, je nomme le poe. C’est une sorte de pâte de fruit additionnée d’amidon et de farine de tapioca, qui une fois cuite est découpée en cube puis servie dans un plat rempli de lait de coco fraîchement préparé. En Polynésie le poe se prépare soit à base de banane, de potiron, de tarot ou de mapé (les châtaignes locales). Après en avoir goûté de nombreuses sortes, ma préférence va au poe potiron, pour sa saveur très originale et douce.
Le Uru, gros fruit vert de l'arbre à pain, aliment de base de la cuisine polynésienne

 Voyage culinaire

Un des meilleurs moyens pour voyager culinairement est d’aller vivre directement chez les habitants et de partager leur table. En Polynésie, terre où l’accueil est très chaleureux, c’est plutôt facile de trouver une chambre directement chez l’habitant, et généralement le petit déjeuner et le repas du soir sont compris. C’est le principe des pensions de familles. De notre côté nous avions généralement des logements indépendants mais sur le terrain des hôtes. Le repas du dimanche, le ma’a Tahiti, était alors souvent partagé avec nos hôtes.

J’ai pu me familiariser avec les spécialités culinaires de Polynésie française et les produits locaux. Une première aura été de faire moi même le lait de coco. Il suffit d’ouvrir une coco, si celle ci est verte l’eau peut être consommée. Il faut alors l’ouvrir en deux, puis râper la chair avec un banc muni d’une râpe. On récupère cette chair de coco râpée et on la presse ensuite dans un linge (une étamine de préférence). Le lait de coco est alors prêt est ultra frais !

Noix de coco verte et eau de coco aux nombreuses vertus
Banc pour râper la noix de coco fraîche - vertu noix de coco
C’est avec Mamie Nunu que je suis allée faire le tour du marché pour apprendre à dénicher les meilleurs produits locaux. On peut, selon la saison, trouver des ramboutans (des sortes de litchis qu’il faut bien rincer pour éviter les maladies transmises par les rats et cochons locaux), des papayes, des ananas, des fruits de la passion, des mangues et des avocats gros comme des melons. Tous ces fruits peuvent en fait être cueillis dans la nature, car beaucoup des arbres fruitiers sont sur des terrains qui n’appartiennent à personne, directement dans la forêt. Au marché on trouve également des produits frais de la pêche, des bénitiers que l’on peut manger crus et que l’on assaisonne avec du curcuma (recette anti-inflammatoire ;)) et les inconditionnels firifiri du dimanche (des sortes de beignets très peu sucrés mais qui comblent l’envie de gourmandise !).
une fruit de la passion coupé en deux par madame shiitake qui va s'en servir pour faire de la cuisine polynésienne
Une chose que je retiens de ce voyage : les produits locaux sont globalement très accessibles. Par contre, pour ce qui est des produits importés (et ils sont nombreux), ils sont hors de prix et surtout leur import contribue à augmenter notre empreinte carbone donc autant les limiter aux grandes occasions ou aux petits plaisirs exceptionnels : à titre d’exemple je nomme les yaourts et les fromages qui viennent directement de France (plus de 3 euros les 4 yaourts en 2021), la laitue à 8 euros ou encore une bouteille de vin bas de gamme en France qui coûte ici la modique somme de 15 euros, au moins !
Plateau de fruits exotiques pour réussir ses desserts hypotoxiques

Recette de voyage

C’est la fameuse Mamie Nunu qui m’a appris la recette la plus emblématique de la cuisine polynésienne : le poisson cru au lait de coco. Et comme ma ligne de conduite c’est le partage, je vous livre la recette juste en dessous 😉

Ce moment de partage autour d’une recette est un des meilleurs moments de mon voyage en Polynésie : apprendre à cuisiner un plat tout en écoutant les souvenirs d’enfance de cette mamie Polynésienne si généreuse. Je garde encore régulièrement contact avec elle, par l’intermédiaire de son fils avec qui nous communiquons via Whats’App. Je ne pourrai oublier cette merveilleuse personne, qui, en plus de m’apprendre à cuisiner ce plat traditionnel, a eu à cœur de m’apprendre à tresser les paniers en feuille de bambous et à tresser moi même ma couronne de fleurs. Un très grand merci à Mamie Nunu pour tous ces moments de partage.

des mains expertes en train de tresser une couronne de fleur avant la bringue et la cuisine polynésienne
madame shiitake avec une couronne de fleurs blanches et rouges, prête pour la bringue et la cuisine polynésienne
Pour ce qui est de la recette vous la trouverez en cliquant sur le lien suivant : Recette du poisson cru coco

 Bonnes adresses

Si comme moi vous êtes très gourmand et curieux de découvrir les spécialités culinaires de Polynésie française, je vous dévoile ici mes meilleures adresses. Vous pourrez ainsi découvrir les plats traditionnels, sans avoir à mettre la main à la pâte 🙂
assiette de poisson cru au lait de coco - manger sainement

Tahiti : Chez Jimmy : le poisson cru coco à l’ananas de Moorea

Tahiti : Les rêves de Lucie : pour des pâtisseries fines aux saveurs locales (à la vanille de Taha’a, aux fruits exotiques…)

bouteille de vin blanc d'ananas et ananas frais pour accompagner la cuisine polynésienne

Moorea : Usine Rotui : pour acheter des jus de fruits locaux et du vin d’ananas ! Du vin blanc sec, du blanc moelleux ou même du mousseux d’Ananas ! Très surprenant et une bonne idée de souvenir à ramener chez soi 😉

roulotte à l'heure du sud pour déguster de la cuisine polynésienne
une assiette généreuse de cuisine polynésienne avec avocat, riz, légumes, bananes et mi cuit de thon
repas complet dans une assiette et jus de fruit frais sur une table bleue, cuisine polynésienne
Moorea : À l’heure du sud, pour manger du mi cuit de thon aux saveurs asiatiques (saveurs asiatiques très présentes en Polynésie)
milkshake au lait de coco et chantilly à la crème de coco - cuisine polynésienne

Moorea : Tropical Garden : magnifique vue et ma’a Tahiti cuit au four tahitien (pas tous les jours) et où l’on peut boire un milkshake au lait de coco à tomber par terre.

pain à la coco, une spécialité de la cuisine polynésienne

Moorea : le Golden Lake, pour aller manger le fameux pain coco (le rond, fourré avec de la coco râpée).

Raiatea : pas d’adresse en terme de restaurants, j’ai plutôt cuisiné et mangé chez Mamie Nunu, mais se rendre au marché d’Uturoa qui est très bien achalandé en produits frais pour trouver les fameux Firifiri !

Taha’a : aller sur le Motu Atger pour manger le ma’a Tahiti et goûter au fameux Fafaru (il s’agit de poisson cru macéré dans de l’eau de mer. La fermentation donne une odeur très désagréable et c’est simple, c’est soit on adore le Fafaru soit on l’a en horreur ! Mais comme on est curieux on goûte n’est-ce-pas ? ;))

Bora-Bora : trouver une roulotte qui vous conviendra sur la place de Vaitape : le parking de la ville, une fois la nuit tombée, se remplit de multiples roulottes aux menus variés (galettes bretonnes, grillades ou cuisine asiatique).

Maupiti : la roulotte Chez Mimi qui se trouve sur la plage de Terei’a où l’on mange un copieux poisson cru coco et où on a mangé les meilleures frites de l’archipel de la Société

poissons et écrevisses royales sur un barbecue, cuisine polynésienne
polynésienne ouvrant des bénitiers dans le lagon en vue de cuisine polynésienne
table avec tous les ingrédients d'un barbecue sur récif coralien, cuisine polynésienne
Maupiti : faire le tour de l’île en bateau avec Andy, qui inclut un déjeuner ROYAL, dans les piscines justement dites royales, avec poisson chirurgien et langouste grillés directement sur la roche volcanique, des bénitiers péchés et préparés minute. Le meilleur repas de toute notre vie !

Maupiti : le four tahitien incontournable sur le motu Tiapaa, tous les samedis et surtout on a le luxe de voir le four tahitien. On y mange le meilleur Poe que l’on ait jamais goûté !

Huahine : la roulotte Fare Coco sur la place du village, où l’on déguste un très bon poisson cru coco, toujours incontournable.

 

Pour ce qui est des bonnes adresses pour acheter des produits typiques et locaux, à peut être ramener dans sa valise :

– La vanilleraie « La vallée de la vanille » de Taha’a

– La rhumerie Pari Pari de Taha’a

bouteilles de rhum de Taha'a pour accompagner la cuisine polynésienne
tonneau de rhum avant mise en bouteille pour accompagner la cuisine polynésienne
Cet article sur les spécialités culinaires de Polynésie française touche à sa fin. J’espère avoir fait voyager vos papilles et vous avoir donné envie de découvrir cette gastronomie si riche et étonnante. Je ne m’attendais à rien, culinairement parlant, en arrivant en Polynésie. J’avais seulement en tête la vanille et les fruits exotiques, mais il s’avère que j’ai découvert une palette de plats traditionnels, que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Je garderai en mémoire les merveilleux paysages que j’ai pu contempler lors de ce voyage (vous pouvez en voir par exemple un sur cette carte postale ; ou encore en apprendre un peu plus sur les articles spécifiques au voyage sur un de mes autres sites : wise-contemplatives.com).

Portez vous bien, santé ! Manuia comme on dit en Polynésie 😉

polynésienne portant un toast et célébrer un anniversaire, cuisine polynésienne

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